La colère de vivre n’est ni un roman ni un pamphlet au sens où on l’entend généralement, mais un livre multiple, la pierre d’épreuve qui forge tout écrivain né. C’est d’abord l’adieu du créateur à sa machine à écrire. Conscient du danger qu’encourt le poète, l’auteur décide de revenir bien sagement dans le système. Il travaillera et aura une vie comme tout le monde, ce que, depuis mai 1968, on appelle le métro boulot dodo. Mais la création sera la plus forte et rongera notre homme à la façon d’un cancer. Le poète retournera à sa vie d’écrivain, la seule qui lui permette de s’accomplir. À travers cette prise de conscience retrouvée, longue marche solitaire qui conduit fatalement à la Lumière, quelles découvertes ! quels dégâts ! quelles déceptions ! quel désastreux bilan dressera le poète face aux hommes qui ont en mains la destinée de notre monde malade ! Ce lent et douloureux cheminement de l’homme vers la création n’est pas un cri désespéré. Amoureux de la vie, Jean Tavantzis prend le parti de dénoncer les noirceurs de notre temps, mais aussi de nous convier à la grande escalade vers l’Amour et la Liberté.