Ce que les nations étrangères pensent de la nation française ? L’auteur convient que c’est là un sujet difficile ; les peuples se disent rarement la vérité en face ; les gouvernements encore moins ; sous les régimes de pouvoir personnel, les ambassadeurs n’osent dire la vérité à leur maître. Cela n’est pas nouveau : « Un prince sera la fable de toute l’Europe, et il n’en saura rien », disait déjà Pascal. De plus quand le prince, ou ses ambassadeurs, inspirent méfiance ou mépris, on ne leur confie rien. Ils ne pénètrent pas dans la vérité : « Je les ai vus flotter dans les réceptions comme des bouchons. Ils s’ennuyaient, ils ennuyaient », dit l’auteur, Comment tourner la difficulté ? Robert Mengin, qui a séjourné pendant plus de trente ans, comme observateur indépendant, en de nombreux pays étrangers, a relevé que seule ce qu’il appelle la méthode indirecte permet d’approcher de la vérité - elle-même mouvante et floue. C’est en notant soigneusement ce que les étrangers, parlant entre eux, disent de la France qu’il est arrivé à dégager les images que l’on s’en fait hors de nos frontières. Images parfois terribles, et qui révolteront plus d’un lecteur qu’il s’agisse de notre armée ou de notre diplomatie, de notre police ou de notre théâtre. Images souvent fausses « mais l’erreur elle-même est intéressante ». Jugements flatteurs aussi, sur la haute couture ou sur les femmes, sur la haute cuisine ou sur l’Église de France. Remarques enfin sur ce que l’étranger considère comme la fausse grandeur et la vraie grandeur de notre pays.