J’ai le sentiment que le peuple lui-même n’a pas senti la beauté de l’acte accompli pour le sauver. Pour certains d’entre nous, l’éloquent préambule de la Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen évoquait au-delà d’un symbole une passion ardente dans nos cœurs. Oui, « ces droits naturels, inaliénables et sacrés de l’homme » étaient vraiment présents en nous. J’oserais presque avancer que c’était une joie de l’âme que de nous trouver à cette rencontre du destin qui nous permit de manifester, dans le péril, notre dévouement absolu à notre foi. Et puis, il y avait l’amour de la République. Tant d’hommes proclamaient à bon compte leur fidélité à la République, en temps de paix, pour en recueillir les honneurs, profits et dignités : eh bien ! ce jour était venu, où la République allait reconnaître les siens, ceux qui l’aimaient jusqu’au sacrifice, par orgueil de l’esprit, et parce qu’elle représente la somme des passions de l’intelligence tandis que ses autels invisibles se prêtent au culte de la raison.