La découverte, aux Archives nationales, d'un manuscrit jusqu'alors dissimulé dans le fonds de l'Abbaye de Saint-Magloire, est à l'origine de cet ouvrage ; ce recueil d'actes est en fait un cartulaire privé, composé sur l'ordre d'un bourgeois parisien de la deuxième moitié du XIIIe siècle, Geoffroy de Saint-Laurent. Les cartulaires de particuliers, parvenus jusqu'à nous d'une époque aussi reculée, sont assez rares pour qu'Anne Terroine ait jugé utile de signaler celui-ci, puis de dresser un catalogue des actes qu'il contenait. Nul autre document n'eût permis de suivre le mouvement d'une fortune d'aussi près. C'est ce que l'auteur s'est attachée à faire dans une étude nourrie, devenue le noyau essentiel de l'ouvrage. Elle a su camper son personnage, aussi bien dans le milieu des courtilliers, dont il était issu au village de Saint-Laurent, que dans celui des cours de justice ecclésiastiques parisiennes, qui surent apprécier ses qualités de juge et d'arbitre. Ce qui aurait pu n'être qu'une sèche biographie se révèle, en fait, une tentative réussie de restitution d'un milieu parisien du XIIIe siècle.