«  Et l’homme de la Rum Row parla...  » C’est par cette phrase que Jean Ray l’aventurier introduit l’un de ses « Nouveaux contes de Canterbury ». « Voyez-vous, dit l’homme, au temps merveilleux de l’Amérique sèche, mes amis et moi avons gagné quelque argent en faisant la contrebande des spiritueux au profit de ces pauvres Yanks. Connaissez-vous la Rum Row ? Le Boulevard du Rhum ? Au large des eaux territoriales américaines, elle s’est établie en un tournemain. Là-bas, les schooners gavés de rhum, les cargos lourds de whisky attendaient le moment propice pour faire la nique aux douaniers et aux policiers yankees, et passer leur pacotille liquide. Ah ! Messieurs, ce fut la plus belle aventure depuis les siècles de la grande flibuste. La Rum Row a connu ses forbans, ses bourreaux, ses traîtres et ses argousins, mais elle eut également ses poètes et ses chroniqueurs ». Ces lignes du maître du fantastique, elles semblent avoir été écrites tout exprès pour présenter le roman que voici et son auteur. Laissons donc parler J.R. Pécheral, l’homme de la Rum Row.