Un ancien moine dominicain est piégé dans le tumulte des premières révoltes paysannes du XVIe.
Le moment est venu de commencer le jugement par la maison de Dieu. Les mémoires d’un ancien moine dominicain, Jean Wilhem qui se trouve pris dans la tourmente de la révolution paysanne du XVIe siècle dans le Saint Empire romain germanique. Ce livre parcourt les débuts du protestantisme et décrit les premières révoltes du monde paysan face à la noblesse et aux bourgeois des villes.
Ce roman historique vous emmènera au XVIe siècle, dans le Saint Empire romain germanique, en plein coeur de la révolution paysanne !
EXTRAIT
À ce moment-là, l’homme qui avait été agressé par le noble tantôt, se leva pour intervenir : — puis-je prendre la parole ? — qui es-tu ? rétorqua le bourgmestre — Je me nomme Peter Schlatter, je suis vigneron et zunftmeister de Guebwiller. — Soit, tu peux venir t’exprimer mais je te préviens pas de débordements sinon je serais dans l’obligation de te jeter en prison ! — Soit ! l’homme marcha lentement dans l’allée le conduisant à l’autel et jeta un regard ironique à l’intention des nobles de la régence lesquels faisaient mine de dégainer leur épée, Jean-Imier de Gilgenberg les stoppa d’un geste bref. L’homme se mit à parler à l’assemblée : — je viens parler au nom de tous mes camarades chrétiens de la vallée de Murbach. Nous dénonçons les atteintes à la liberté faites à notre encontre et de ceux de tous les bourgeois de la ville de Guebwiller faites depuis plus de quatre-vingts années. — l’interdiction faite par notre prince abbé de Murbach d’avoir un accès direct de la cité par le château de Neuenbourg. — la suppression de corvées ainsi que la liberté de pêcher et chasser comme bon nous semble sur le territoire de la vallée. — la suppression de la main morte — la récupération de communaux — l’usage de l’ancien droit — la suppression également des couvents qui extorquent toutes sortes de dîmes. — la suppression du monopole du sel Dehors l’agitation se fit de plus en plus forte, les gens se dressèrent sur les fenêtres pour voir de quoi il s’agissait à l’intérieur. Lorsque le secrétaire du bourgmestre termina son discours, un paysan présent dans l’assemblée prit la parole, un homme aux traits tirés, burinés par les longues années passées dans les champs et les privations de toutes sortes : — mes frères, je partage les doléances faites ici présent mais je tiens à vous dire que nous avons été pour la plupart d’entre nous obligés d’être avec la bande à Wetzel, nous dûmes céder et prêter serment, ils nous ont dit qu’il fallait prêter serment au nom de Sa Majesté Impériale. Des ricanements se firent entendre dans la salle dans le rang des nobles, Wetzel fulmina en l’entendant, il se leva furieux et l’interrompit pendant son discours : — tu étais bien empressé de nous ouvrir les portes de la ville tantôt, traître ! — Silence ou je fais évacuer la salle ! répliqua le bourgmestre. Le paysan baissa les yeux et regagna sa place sous les quolibets de ses compatriotes et des rires hautains des nobles. Henri Wetzel épuisé par cette journée me fit signe pour sortir de l’église, je le suivis. Dehors la ville était en émois, l’agitation était permanente sur la barfüsser platz, entre les gens qui s’agglutinaient aux portes et fenêtres du couvent et l’agitation quotidienne de la vie de la cité.
À PROPOS DE L'AUTEUR
Olivier Horn est né en 1967 à Phalsbourg en Lorraine. Très jeune, il était intéressé par l’histoire et la littérature. Passion transmise par son père. Il est jardinier et ceci est son premier livre.