Suivez le parcours d'une orpheline de mère dont la vie prendra rapidement des allures de cauchemar !
Marie est une orpheline de mère délaissée par son père devenu alcoolique. Elle devra se battre seule pour sa subsistance. À la rencontre de Lydia, la taulière du village et sa future marâtre, son destin prendra une tournure plus dramatique. Lydia rendra la vie difficile à Marie entre ses études et les travaux ménagers faits à des heures incongrues, elle devra également être aux services des enfants de sa belle-mère sous peine de bastonnade à pilon. Ses performances scolaires en ont pris un coup, pour couronner le tout, elle sera expulsée par Lydia après être accusée de sorcière.
Vouée à elle-même, le calvaire de Marie finira-t-il ? Découvrez, à travers ce témoignage romancé, la situation malheureuse des orphelins en Afrique.
EXTRAIT
La situation s’empira de plus belle quand j’eus brûlé par maladresse l’un des draps de la taulière. Ce jour-là, il y avait tellement de travail à l’auberge ; les jeunes bacheliers avaient organisé une fête dénommée « spécial bac » pour célébrer leur réussite. Après les festivités, il fallait tout ranger ce que je fis toute seule sur ordre de la maîtresse des lieux. Par la suite, celle-ci me demanda de repasser le linge malgré la fatigue ; je me mis au travail de peur de recevoir les coups de pilons de ma patronne ; c’est ainsi que je brûlais le drap, ce qui irrita ma belle-mère. Tu as brûlé mon drap ? je vois que tu ne connais pas vraiment à qui tu as à faire, hein. Je n’ai pas fait exprès, je m’en excuse. Tais-toi tu l’as fait, mais c’est aujourd’hui que tu vas vraiment voir de quel bois je me chauffe. Je compris que j’allais passer un mauvais quart d’heure ; elle courut dans l’une des pièces et en sortie avec un détendeur. Couche-toi ici ordonna-t-elle. Pardon, je n’ai pas voulu brûler ton drap, balbutiai-je. Cette dernière ne daigna même pas écouter mes supplications, elle me poussa au sol et me roua de coups ; tout mon corps était plein de bleu, je n’arrivais même plus à m’asseoir j’avais tellement mal ; on aurait dit qu’un éléphant m’avait marché dessus. Je croyais que j’avais eu ma dose de la journée ; mais oh que non ; une fois à la maison, ma belle-mère me convoqua cette fois si devant mon père.
À PROPOS DE L'AUTEUR
Martin Benoit Bwagnak est originaire de Ndikiniméki au Cameroun. Après une licence en philosophie en 2015, il s’inscrira à l’IRIC pour un programme de master en développement durable. Il est fondateur de l’association SAY (Solidarity with African Youths), dédiée à la lutte contre la précarité des jeunes et des enfants. Il fut, pendant plusieurs années, membre des écoles Pies (Congrégation des pères Piaristes). Il donne des cours de philosophie durant ses heures libres dans un collège de la place.