Résumé
Ce roman se développe comme une psychanalyse, celle d’un homo occidentalis des années soixante, qui part convaincu de savoir — du savoir marxiste —, et de pouvoir tout illustrer à partir de là. Et puis, les figures qu’il a mises en place — l’intellectuel un peu anarchisant, Guillaume ; le couple de petits bourgeois, l’Étréci et sa femme Mes Droits ; le promoteur du capitalisme avancé, le Maître de Directo, et sa femme Anne ; le peintre américain, L ; le militant stalinien, Sentence —, les structures économiques et sociales qu’à travers ces figures il expérimente, la langue même dans laquelle, en tant que romancier, il travaille, tout cela lui résiste, lui échappe, le fait achopper. Et c’est chaque fois le corps, ainsi, (et avec lui le silence) qui se manifeste, qui interrompt le discours, qui l’oblige à repartir. À travers chaque étape du roman — l’exploitation du commerce de luxe, ou la « Caverne » ; le suicide de L ; le désir de Guillaume pour Anne… — la promesse d’une évidence s’enlise dans la lecture d’un sens concret qui ne se laisse pas réduire. Et si le capitalisme avancé pouvait réussir ? Et si les humeurs du corps conservaient leur épaisseur en face de toute pensée ? Et si qui veut démontrer se devait confesser, à la fin, romancier ? Romancier, oui, et d’un des gestes les plus significatifs de ce temps. Car nous savons aujourd’hui que, bien davantage que celles — imaginaires — de la personne, les dimensions du concret (et du conte) sont celles de l’économie, du désir, du mot.
Caractéristiques
Editeur : Seuil (réédition numérique FeniXX)
Publication : 1 janvier 1973
Support(s) : Livre numérique eBook [PDF]
Protection(s) : Marquage social (PDF)
Taille(s) : 82,3 Mo (PDF)
Code(s) CLIL : 3442, 3435
EAN13 Livre numérique eBook [PDF] : 9782021249453