Arthur Grimbert est prêt à tout lorsqu'il découvre les souffrances quotidiennes d'un de ses élèves, qui le ramènent à son propre passé familial...

Jeune instituteur fougueux, Arthur Grimbert voit sa vie basculer le jour où il comprend qu’un de ses élèves, le petit Lilian Mérand, subit l’indicible chez lui. Le regard terne, la figure blême : la mine de ce garçon, ses réactions aussi, l’obsèdent, font ressurgir les décombres d’une blessure d’enfance étouffée ; et le poussent à agir, coûte que coûte, envers et contre tous.
Ce roman, émouvant autant que palpitant, empoigne le lecteur et le transporte dans une aventure humaine aux rebondissements incroyables. Il nous rappelle aussi à tous que l’enfance est le socle sur lequel tout adulte se construit. Et que cette enfance doit être préservée, protégée, maintenue dans l’innocence passagère d’une tranche de vie, absolument.

Une histoire troublante, humaine et touchante, remplie de péripéties, qu'on ne peut plus lâcher une fois entamé.

EXTRAIT

Il était instituteur et devait aujourd’hui prendre une décision qui bouleverserait peut-être, assurément, le cours de son existence.
Depuis plusieurs semaines une angoisse l’habitait, elle était apparue progressivement, elle s’était immiscée dans sa vie, soudainement, lâchement, elle l’avait saisi aux entrailles, elle le broyait. Arthur Grimbert enseignait depuis trois ans à l’école Diderot, dans le quartier du Port à Nice.Cette année il avaitune classe de CM2, assez dissipée, maisqui luidonnaitquelques moments d’émotion, précieux, quand émergeaientdes esprits éveillés. Ces enfants…L’innocence et la spontanéité de leur vision du monde le captivaient toujours.
En regardant ces jeunes jouer en toute innocence sur la place, il voyait les siens, ceux qui s’introduisaient chaque année dans sa vie. Ceux qui, singulièrement cette année, ne semblaient plus la quitter. Il ressentit un léger tressaillement parcourir son corps. Il aimait son métier, l’exerçait avec la passion des jeunes esprits fougueux mais, au fil des mois et des annéesil avait découvert une tout autre réalité, un univers angoissant qui renfermait des histoires singulières, parfois indicibles. L’école était finalement devenue un endroit clos où chaque enfant se dévoilait à sa manière. Elle devenait pour le jeune homme un lieu obscur où régnait une innocente duperie qui prenait chez certains enfants le masque de l’allégresse, chez d’autres celui d’une animosité gratuite. Parfois celui d’une mélancolie troublante. Chaque visage d’enfant cache une existence présente et une destinée future, des tourments réels et des rêveries imaginaires, des rires immaculés et des chagrins oubliés… Les mêmes rires que ces jeunes. Là. Devant lui. Il comprit, particulièrement cette année, qu’un enfant avait ce troublant pouvoir de dissimiler mieux que l’adulte les maux qui l’habitent, sans aucune feintise. Il ne se ment pas quand il masque ses inquiétudes et sa peine. Son élan vital les refuse, son énergie le gouverne et son esprit vogue vers d’autres horizons.

À PROPOS DE L'AUTEUR

Nadia Abed est née à Nice en 1989. Après des études de Lettres Modernes à l’Université de Nice Sophia-Antipolis et l’obtention d’un Master spécialité Recherche en 2012, elle enseigne le français pendant deux années avant de travailler dans le domaine social et de se consacrer à l'écriture.