1978. L'Iran, qui était une place forte de l'impérialisme, en devient le maillon faible. Non par suite d'une confrontation internationale, mais du soulèvement de tout un peuple contre un régime corrompu.Révolution culturelle et mouvement anti-impérialiste, fortement marqué par l'islam chiite, et chargé d'aspirations sociales, à la fois foncièrement spontané et remarquablement organisé, le soulèvement populaire iranien a surpris ceux qui mesuraient la réussite du régime aux mirifiques projets du chah, et l'absence d'opposition à la faiblesse des organisations politiques.Des analyses détaillées montrent comment la réforme agraire a conduit les paysans à la misère, et le pays au déficit alimentaire ; comment une industrialisation - techniquement et financièrement dépendante - a inscrit l'Iran dans la division internationale du travail. Mais elles mettent également en évidence les profondes transformations sociales qui en sont résultées : abolition des rapports féodaux, urbanisation rapide, formation d'un prolétariat industriel, importance croissante de l'État.Le peuple opprimé a su s'adapter aux dures conditions de la dictature, et pallier la déficience des organisations politiques. Les auteurs en développent trois aspects : la lente et irrépressible montée des luttes ouvrières, la difficile et courageuse tentative des groupes armés, le rôle important accordé à la religion dans la réaffirmation de l'identité culturelle, et dans l'organisation du soulèvement populaire.Véritable dossier et contribution militante, cet ouvrage analyse donc les racines profondes de la crise iranienne ; il met en lumière, au-delà et au sein même de l'expression religieuse du mouvement populaire, ses objectifs authentiquement démocratiques et nationaux.