J'étais contre. Je m'en suis expliqué à l'époque. Mais une guerre, il faut aussi en mesurer les effets pour en bien comprendre les motivations. Le silence inadmissible qui entoure aujourd'hui les massives destructions et les crimes qui ont été commis dans les grandes villes irakiennes et dans le sable du désert, en disent long sur le trouble qui s'est emparé des plus chauds partisans de la guerre du Droit. Ce que nous rapportons, avec Charlotte Paquet, d'un récent voyage d'étude en Irak, déshonore ceux qui ont participé au conflit. Après les opérations militaires, l'embargo ! Mais veut-on vraiment ramener l'Irak à l'âge de pierre ? Rien ne saurait justifier ce qui se commet là-bas, et que nous exposons dans la première partie de ce livre. Si la guerre paraît toujours absurde et criminelle, elle a toujours un sens. On l'a dit, c'est, avec elle, le nouvel ordre mondial qui s'esquisse. Mais est-il si nouveau que cela cet ordre, s'il s'agit, comme tout le prouve, de garantir à 15 % des habitants de la planète la maîtrise de 80 % des ressources – et par la guerre s'il le faut ? Les mesures que nous préconisons dans la seconde partie s'inscrivent dans une perspective vraiment nouvelle : celle d'un ordre fondé sur la maîtrise et l'économie des ressources rares, la protection de l'environnement, la paix, l'égalité entre les peuples. Bref, la survie prolongée de l'humanité. Mais le temps presse. Demain, nous avertissent les experts les plus avisés, il sera trop tard : le vieil ordre rebaptisé aura produit des dégâts irréversibles.