« La magie de l'écriture consiste en ceci : elle fait découvrir. On peut tourner des heures ou des décennies autour d'une émotion vécue avant de découvrir le mot juste, la phrase qui en restitue la saveur exacte, en vocabulaire, syntaxe et musique. Travail pareil à celui du chercheur d'or filtrant à tout hasard son pauvre sable quotidien. Ou plutôt, comme s'il y avait, dans l'obscure profondeur du langage, une trace fossile qui attendait depuis toujours d'être ainsi identifiée. Joie incomparable de la découverte : “C'était donc ça, c'était donc moi !”, en même temps que désarroi d'apprendre que, brillante ou ridicule, la vérité de soi n'est pas toujours flatteuse, loin de là. » Pas de petits arrangements avec la vérité et soi donc, dans ce récit autobiographique qui dévoile tout de soi : le ténébreux, le névrotique, l'indicible. Aussi ce texte contient-il une part de cruauté et de noirceur que l'écriture tente d'exorciser... Toutefois, cet autoportrait au noir s'inverse dans l'image d'un amant, d'un amoureux toujours en quête d'un idéal toujours fuyant et inaccessible... Reflet contraire qui confère aussi à cette œuvre sa part de luminosité.