Résumé
Un recueil de huit nouvelles qui retracent la vie d'hommes et de femmes au cœur de l'Histoire ou simplement dans un quotidien qui nous est proche. Un trou dans la mémoire a obtenu le prix Laure Nobels.
En pleine guerre d’Espagne, un homme s’avance devant le peloton d’exécution. Un autre, au fond de son lit, tente de rassembler ses souvenirs, la tête pleine du sourire de Marie. Une femme court à la recherche de son histoire sous le jour cuisant de Jérusalem. Une autre rentre chez elle pour découvrir le palais de son enfance rétréci comme une peau de chagrin.
Où commence le songe, où s’arrête le souvenir ? De quelle part de mémoire et de quelle part d’oubli sommes-nous construits ? À quel point est-on responsable de ses souvenirs, à quel point avons-nous le droit d’oublier ?
Huit nouvelles où se mêlent la grande Histoire, l’actualité la plus brûlante comme des contes rêveurs, afin que chacun y trouve son bonheur, reconnaisse ses peurs et ses émois, s’y sente chez soi.
EXTRAIT DE Un trou dans la mémoire
Et c’est bien des années plus tard, devant le peloton d’exécution, que le grand Álvaro Garriga se souvint du soir d’été où Inès l’avait emmené voir la mer. Un soir bleu et capiteux, où la chaleur montait par rafales de la mer immobile. Comme ce soir, bien des années plus tard, où l’odeur laissée par l’orage l’enivrait, tandis qu’il marchait vers la nuit au milieu de ses frères d’armes.
Le grand Álvaro Garriga, qui n’était grand qu’en taille et qui avait la tête plus proche des étoiles que la plupart des gens, avait vécu trop de vies différentes. Il était né un nombre incalculable de fois, et il était mort bien plus souvent encore. Il était né dans une maison madrilène, qui se serrait frileusement contre ses voisines, comme pour se protéger de ce siècle naissant qui allait se révéler implacable. Sous le regard bienveillant d’une sage-femme vieille comme le monde, pratiquement analphabète, mais qui savait encore compter – et jusqu’à deux. Il était mort quelques jours plus tard, un jeudi ordinaire, quand sa mère en deuil avait décidé d’arrêter de prononcer son nom. Il était né devant le piano du café Ambassador, sur lequel le vieil Eduardo l’avait autorisé à poser les mains. Il était mort en ramassant sa première barbe dans le lavabo.
À PROPOS DE L'AUTEUR
Lauréate du prix Laure Nobels 2018, Virginie Mouligneaux est née à Huy en 1993. Étudiante en droit et en lettres, elle nourrit une passion pour l’écriture, incarnée notamment par son engagement dans différents collectifs littéraires. La nouvelle qui a donné son titre à ce recueil a déjà remporté plusieurs prix, en Belgique comme en France.
Auteur
Auteur(s) : Virginie Mouligneaux
Caractéristiques
Auteur(s) : Virginie Mouligneaux
Publication : 20 février 2019
Support(s) : Livre numérique eBook [ePub]
Protection(s) : Marquage social (ePub)
Taille(s) : 809 ko (ePub)
Code(s) CLIL : 3443, 3445, 3444
EAN13 Livre numérique eBook [ePub] : 9782875862518
EAN13 (papier) : 9782875862501