La distribution des prix Nobel est devenue une affaire mondiale. Chaque année, un ou plusieurs chercheurs, écrivains, défenseurs de la paix, se voient décerner la récompense (substantielle) qui, pour les médias, consacre leur génie ou leur mérite. De l’homme qui a légué sa fortune à cette institution, on se rappelle surtout qu’il a inventé la dynamite. On sait moins qu’il espérait que cette arme meurtrière découragerait les fauteurs de guerre. Et que son initiative faillit être étouffée dans l’œuf, car ni ses héritiers, ni l’Académie de Stockholm, ni la monarchie suédoise ne la voyaient d’un bon œil. Ce livre raconte l’histoire du prix, et celle des scientifiques français qu’il a couronnés. Leurs travaux, l’environnement social et culturel où ils ont vu le jour, et ce qu’on n’a pas toujours dit de la vie personnelle et professionnelle des lauréats. La science n’est pas désincarnée. Elle est fille des hommes et des femmes qui la font, avec leur intelligence, leurs ambitions, leurs passions et avec — ou parfois malgré — les moyens mis à leur disposition. Vingt-trois fois, la lecture du palmarès a appelé des noms de savants français : vingt-deux lauréats en tout, entre 1903 et 1987, puisque l’un d’eux, Marie Curie, y a figuré deux fois. Leurs découvertes jalonnent l’histoire de la science française et mondiale depuis le début du siècle.