Jeune sculpteur grec de réputation internationale, Takis paraît avoir mis dans sa vie le délire inspiré qui anime son œuvre. Parler de soi avec cette sincérité sans apprêt et cet humour cruel, ce n’est pas si facile. Pas plus qu’il n’est facile, en dépit des apparences, de conquérir le public le plus averti de Paris, de Londres ou de Genève en forgeant des signaux, des fusées ou des soucoupes volantes. Mais avant d’être admis, Takis a connu en Grèce, la guerre, l’occupation, la famine. Il a été voleur, espion, portefaix. Il a été jeté en prison, s’est drogué, a fréquenté des fous, des visionnaires, des vagabonds. Jusqu’au jour où une riche Américaine lui ayant envoyé deux cents dollars, il part pour Paris, son bagage attaché par une ficelle. Commence alors une vie brillante et bousculée où les femmes, les voyages, le travail réclament en même temps leur part. Ce sont quelques images de cette vie que Takis nous livre dans ces mémoires. En plus d’un document humain d’une rare acuité psychologique, le lecteur trouvera dans ESTAFILADES une expression exemplaire du romantisme de notre temps.