La nostalgie du passé ; le niveau qui baisse (à moins que ce ne soit le flot qui monte et les digues qui cèdent) ; une École définie hors du temps et du monde : les arguments n’ont pas manqué aux pamphlétaires. Claude Pair, quant à lui, cherche à ramener le débat à son vrai niveau, hors du jeu facile de la polémique et du simplisme. Élargir la Rue du Bac, c’est d’abord élever le niveau de formation des collégiens et des lycéens. Mener tous les jeunes au-delà de la scolarité obligatoire, c’est réagir contre cette distillation fractionnée qu’est la sélection scolaire. Vouloir augmenter le nombre des bacheliers, c’est s’interroger sur le parcours des exclus. Amener au bac la quasi-totalité de ceux qui entrent au collège, est-ce réaliste sans un changement fondamental de perspectives, de méthodes et d’objectifs ? Réflechissons d’abord aux contenus des formations, bousculons les rapports vieillots entre élèves, professeurs et connaissances... Qu’en haut on décide et on enferme moins, qu’on libère l’initiative et qu’on nous préserve des réformes de structures ! Attention, l’enseignement secondaire a pris une telle place dans la vie de la nation et des individus, que l’échec d’une nouvelle réforme-miracle-potion magique pourrait conduire au pire. Vraiment, le temps est venu d’une nouvelle donne...