Reagan et le retour à la guerre froide, les candidats de toute sorte dramatisent une politique fiction. La guerre revient à la mode, un bon thème électoral pour des peuples inquiets. La paix on la connaît, elle traîne ses infortunes, le chômage, la faillite économique, les tentations de révolution. La relance économique passe par le développement des budgets d’armement, comme aux meilleurs moments des années trente. Ici et là les puissances se cherchent, l’U.R.S.S. plus faible qu’on ne croit et qui menace autrement, les États-Unis qui s’éloignent en imposant à l’Europe leurs stratégies mal adaptées, l’O.P.E.P., le Japon... Dans le monde - multipolaire ? - tant de nations en vrac, de “gendarmes régionaux” qui disposeront bientôt de la bombe atomique. L’émergence d’un tiers monde affamé, si assuré de mourir qu’il choisira peut-être de le faire en se vengeant. La guerre rôde à nouveau après qu’on a cru l’abolir par l’excès de terreur nucléaire. La guerre en Afghanistan, en Irak, en Iran... Sur la planète, plus de trente conflits qui s’éternisent, menaçants. Cinq millions d’hommes en armes sur les fronts européens. Cinq millions de morts en six ans dans toutes les guerres du monde. Alors la France ? Comment mesurer les menaces qui la cernent ? Comment doit-elle espérer trouver son chemin et préserver un peu d’indépendance sans trop se perdre dans les interventions extérieures ou dans les engrenages de la défense européenne ?