Du village autogestionnaire de Bretagne à la religieuse ouvrière de Berliet, du permanent lyonnais de la C.G.T. au petit abbé socialiste de Paris, et en compagnie de bien d’autres militants, les Chrétiens du désordre confient à haute voix leurs tentatives, leurs échecs, leurs espoirs. Ce sont les enfants du Concile et de mai 1968 définitivement entrés en politique. Ils sont socialistes (rocardiens ou C.E.R.E.S. de préférence), communistes, gauchistes, non-violents, membres à part entière d’associations, de syndicats, de partis ou de mouvements. Ils habitent désormais tous les « pays de la gauche ». Dans quel but ? Sont-ils les éternels déviants de l’Église et du marxisme, les précurseurs d’un nouveau type de militantisme ou la banale force d’appoint des stratégies politiciennes ? La convergence entre leur christianisme critique et la gauche est-elle une des clefs de la culture autogestionnaire de demain ? Au moment même ou l’Église semble s’orienter, avec son nouveau pape Jean Paul II, vers un renforcement de l’institution hiérarchique, les Chrétiens du désordre se trouvent au carrefour des interrogations politiques et culturelles du peuple catholique, que celui-ci soit de droite ou de gauche. Première photographie d’un monde aussi complexe que passionnant, cet ouvrage tente de répondre à toutes les questions que se posent ces chrétiens et qu’ils posent aux autres.