Dans tous les conflits et toutes les questions de société, ­devant les pouvoirs politiques municipaux, québécois ou fédéraux, face aux responsables syndicaux ou aux dirigeants religieux, Claude Ryan a fait valoir le droit d’une parole libre pour tous. Ses interventions ont toujours été marquées par une langue fortement structurée, un style nuancé et par une grande rigueur dans le débat. Son œuvre éditoriale est aujourd’hui mal connue à cause de son ampleur — quelque 3200 éditoriaux et autres textes difficiles d’accès.Pour l’aborder, l’auteur a suivi quelques thèmes que Ryan a privilégiés pendant seize ans en raison de leur récurrence dans l’opinion publique de l’époque : journalisme et liberté de la presse lors des conflits entre les médias et les pouvoirs publics ou financiers, droits fondamentaux de la personne et liberté des citoyens durant la crise d’octobre 1970, accessibilité générale et structures de l’éducation, ­justice sociale dans les conflits de travail des services publics, statut du français à définir au milieu des tempêtes politiques, évolution socioreligieuse et opinion publique.Grand écrivain du journalisme québécois, Claude Ryan a animé le débat public et il a consolidé la mission d’information du journal Le Devoir dans l’expérience historique de la démocratie québécoise.