Résumé
Ce numéro d’Études littéraires se propose de réfléchir aux relations entre la presse et la littérature, de la fin du XVIIIe au XXe siècle. Si naguère la recherche distinguait soigneusement les territoires médiatiques et littéraires, le renouveau de l’histoire culturelle et de l’histoire littéraire, ainsi que la vague de fond sociocritique nous ont appris à revisiter ces frontières trop communément acceptées. Certes, nulle discipline scientifique ne peut penser et se penser sans frontières : ici le territoire de la littérature, les rapports d’un texte avec son « co-texte », l’établissement des limites d’un corpus, ou encore toute la question des effets du texte sur le social, effets qui supposent à la fois des passages et des blocages entre le texte et le monde. Pour les historiens comme pour les littéraires, il n’y a sans doute pas de pensée possible sans frontière, sans limites et sans articulation fines de ces frontières et limites.Or, les études actuelles de la presse, qu’elles soient celles de l’histoire culturelle, de l’histoire littéraire, de la sociocritique ou de la sociologie de la littérature et de l’imprimé, sont emportées dans un grand mouvement de redéploiement. La raison essentielle en est sans doute la prise de conscience de l’immense valeur qui gît dans ce continent englouti qu’est la presse. En revisitant les hiérarchisations des corpus et les collaborations d’à peu près tous les écrivains à la presse; en explorant et en analysant les genres médiatiques qui constituent le corpus journalistique; en mettant en relation directe les poétiques médiatiques et les poétiques littéraires pour voir comment elles interagissent; en réévaluant à la hausse la qualité sémiotique accordée aux diverses représentations issues du journal, susceptibles, peut-être aussi bien que le roman, de dire le monde qui les a vues naître : en tout cela les études littéraires confèrent une valeur irremplaçable à l’objet journal et y trouvent une source de leur renouvellement. Ce numéro d’Études littéraires entend contribuer à cette réflexion et invite à penser la littérature par la presse.
Auteur
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Alain Vaillant, professeur de littérature française à l’université Paris Ouest (Nanterre-La Défense) et directeur de la revue Romantisme, a écrit et codirigé, avec Marie-Ève Thérenty, plusieurs ouvrages de référence sur les rapports entre littérature et journalisme : 1836. L’an I de l’ère médiatique : étude littéraire et historique du journal «La Presse » d’Émile de Girardin (Nouveau Monde Éditions, 2001) ; Presse et plumes : journalisme et littérature au XIXe siècle (Nouveau Monde Éditions, 2005) ; Presse, nations et mondialisation (Nouveau Monde Éditions, 2009), et La Civilisation du journal : histoire culturelle et littéraire de la presse française au XIXe siècle (Nouveau Monde Éditions, 2010). Il est également l’auteur d’un livre théorique sur l’histoire littéraire (L’Histoire littéraire, Armand Colin, « U », 2010), ainsi que de différents ouvrages sur le romantisme et sur la poésie, et d’une étude sur Baudelaire, poète comique (Presses universitaires de Rennes, 2007).
Auteur(s) : Annie Cloutier, Anthony Glinoër, Alain Vaillant, Catherine Nesci, Valérie Narayana, Sarah Mombert, Anne-Marie Bouchard, Marie-Eve Thérenty, Céline Pardo, Patrick Suter, Émilie Brière, Nadra Lajri, Christophe Bernard
Caractéristiques
Editeur : Département des littératures de l’Université Laval
Auteur(s) : Annie Cloutier, Anthony Glinoër, Alain Vaillant, Catherine Nesci, Valérie Narayana, Sarah Mombert, Anne-Marie Bouchard, Marie-Eve Thérenty, Céline Pardo, Patrick Suter, Émilie Brière, Nadra Lajri, Christophe Bernard
Publication : 12 octobre 2016
Support(s) : Livre numérique eBook [PDF]
Protection(s) : Marquage social (PDF)
Taille(s) : 2,84 Mo (PDF)
EAN13 Livre numérique eBook [PDF] : 9782920949416