La lutte du peuple vietnamien pour libérer son sol n’est pas seulement l’une des plus dures des temps modernes ; c’est aussi l’une des plus longues. Ces récits nous font remonter aux années 20, aux origines de ce qui sera, 25 ans plus tard, la ligue “Vietminh”. Les auteurs sont tous devenus des dirigeants, forgés par la lutte politique et la guérilla. Ils racontent leurs souvenirs de leur action politique, à Saigon, Hanoï, comme dans les ports européens ; leurs années de prison et de tortures, le bagne de Poulo-Condore ; l’occupation japonaise et l’implantation des premières guérillas dans les rizières et la jungle des hauts plateaux, jusqu’à la mobilisation du peuple entier au printemps de 1945 et la création de la République populaire du Vietnam à Hanoï : celle-ci n’étant que le prélude à une nouvelle lutte, plus terrible encore. Au fil de ces récits vécus, une étonnante figure se précise : celle du jeune militant passionné, du lettré plein d’humanisme à la douceur proverbiale, du chef révolutionnaire inflexible : de cet “oncle Ho” qui devait devenir le président Ho Chi Minh.